Lundi 23 octobre 2023 – Spécial 24h de l’accordéon

Comme chaque année, cette semaine, un évènement prend le pas sur tous les autres : la 6ème édition des 24h de l’accordéon ! Vous habitez sur Mars et n’avez jamais entendu parler de ce festival foisonnant ? Revenez à l’article de l’an passé. Ça se passera à la Cave Poésie (71 rue du Taur) avec 24h d’accordéon non-stop du samedi 28 octobre à 18h au dimanche 29 à 18h (et même avec une 25ème heure en bonus due au changement d’heure).

Grande nouveauté en 2023, les organisateurs, le collectif des Accords Hédonistes et l’équipe de la Cave Poésie, passent en technicolor et vous donnent rendez-vous pour quinze jours de festivités. On vous a déjà parlé la semaine dernière des spectacles du Circ’Hulon, d’Alexis Palazzotto et de Turbo Zarico. Parmi les autres avant-premières, vous pourrez assister à la rencontre avec Simon Barbe autour de l’accordéon algérien, le mercredi 25 octobre de 9h à 11h à l’ ASSQOT Centre Social Bagatelle, 117 Rue Henri Desbals. On vous recommande aussi l’étonnante musique de Jawid Ghani. D’origine afghane, il accompagne avec son harmonium des chants traditionnels et populaires d’Afghanistan, d’Iran, d’Inde et du Pakistan, mais aussi des poèmes de Pierre de Ronsard, Paul Éluard ou Charles Baudelaire. Avec sa personnalité lumineuse, Jawid vous emmènera dans des paysages musicaux envoûtants. Pour écouter, c’est ici. Trois possibilités de le voir à Toulouse :

  • le mercredi 25 à 20h30 chez Corentin Restif (réservation obligatoire : restifcorentin@gmail.com)
  • le jeudi 26 à 18h à la La Toguna · Salon de thé de Partage-Faourette, 9 chemin des Martyrs de Bordelongue
  • le vendredi de 13h à 14h au Centre de Ressources de Langues de l’Université Jean Jaurès.

Le samedi 28 à 15h30, en face de la Cave Poésie, l’ENSAV projettera « Dedans le Sud de la Louisiane », probablement le meilleur documentaire jamais réalisé sur la culture et la musique cajun de Louisiane. Un voyage en plongée et contre-plongée dans la Louisiane profonde, là où se sont mélangées les cultures indiennes, africaines et françaises …  On retrouve les plus grands musiciens de l’époque (1972), devenus des légendes aujourd’hui : les Frères Balfa, Clifton Chenier, Bee Fontenot, Alphonse « Bois Sec » Ardoin et Canray Fontenot.

 Il suffira ensuite de traverser la rue du Taur pour arriver à la Cave Poésie et se plonger dès 18h dans la marmite des 24h d’accordéon. Quatre scènes y accueilleront une quarantaine de concerts ou évènements. Accordéon à écouter, à danser, à chanter, master class, conférences, scènes ouvertes, ciné-concerts, des moments intimes ou collectifs …vous ne saurez plus où donner des oreilles. Ça va fuser de partout ! 

Un petit aperçu de la programmation ?

  • Le samedi dès 19h, le magnifique chapikiosque du Circ’Hulon accueillera Bernard Lubat. On ne présente plus ce touche-à-tout génial récompensé par une victoire du jazz et qui a joué avec d’innombrables grands noms du jazz et de la variété. Malheureusement, on oublie souvent son plus haut fait d’armes : avoir joué un match de foot avec l’auteur de ses lignes et son frère en 1981 lors du festival d’Uzeste !   
  • A 21h lui succèdera l’autre tête d’affiche : Raul Barboza, le grand accordéoniste argentin qui ne joue pas du tango mais du chamamé !
  • A 19h, sur le parquet du foyer, commencera un fabuleux bal ininterrompu de 14h qui ne se terminera qu’à 8h du matin ! Zydeco, raï, forró, musiques latines et du monde, traditionnelles turques, psychédéliques, danses et transes caucasiennes… de l’accordéon à toutes les sauces pour une incroyable nuit de folie ! Le nom des groupes ?  Altavoz, Trio Zarico, Forró da Lua et Rita Macedo, Kalangata, Tuluz Taïfa, Parade nuptiale et l’ensemble Raï Roots autour de Medhi Askeur, l’accordéoniste de l’Orchestre National de Barbès.

Mais me direz-vous « Tes 24h, ça tombe en même temps que la finale de la coupe du monde de rugby !». Bien sûr ! Mais on ne va quand même pas se priver de ce public d’élite qui se passionne à la fois pour l’accordéon et le rugby. Alors, même sans la France, la finale sera retransmise avec des commentaires décalés et un accompagnement musical live : la Pitxouri, la Pena Baiona, I Will Survive …! Vous n’aurez ça dans aucun bar ou fan-zone de Toulouse. Et je ne parle même pas de chez vous. Au passage, remarquez que les organisateurs sont des fins connaisseurs : dès la création de l’affiche, ils avaient prévu qu’il y aurait le haka en finale lors des 24h !

Autre ambiance et autres styles dans l’intimité de la cave : on pourra profiter de musiques plus calmes avec de jeunes talents comme Marius Priéto-Dajas ou des accordéonistes confirmés comme les Bretons Jean Floch et Régis Huiban.

Au petit matin, autour du café et des chocolatines, la journée du dimanche commencera avec le Duo diurne, de l’accordéon de concert classique ou ouvert à d’autres influences

  • à 11h, on repartira pour un bal de 5h autour de musiques traditionnelles occitanes, bretonnes, irlandaises ou écossaises avec Peldrut, le groupe local qui monte, Louvat’Oc, La Part des Anches, mais aussi la fine fleur des accordéonistes bretons et leur fameuse Boest an Diaoul (boîte du diable) .
  • A midi, sous le chapikiosque c’est une taverne gréco-orientale authentique (ou presque !) qui vous accueillera pour goûter à l’ambiance envoûtante des cabarets de Smyrne et du Pirée autour de répertoires de Grèce, de Turquie et d’ailleurs.
  • A 15h, Deli Zirzop, sa chanteuse turque et ses 6 musiciens vous partageront leur amour pour leurs musiques d’inspiration tziganes, turques et bulgares.

Bon, là vous savez presque tout ce qui est prévu mais ce qui fait le charme irrésistible de ce festival ce sont les moments ouverts où « rien n’est prévu, tout est possible » :

  • les fameuses « accordéonistades », boeufs à soufflets, vents, cordes, peaux,…
  • les jeux accordéolympiques : quiz, championnat d’Air Accordéon, photomaton au studio du Haka
  • les duos improvisés entre accordéonistes qui ne connaissaient pas quelques heures avant
  • un ciné-concert, au milieu de la nuit avec des accompagnements improvisés sur des pépites du cinéma muet
  • « entre 4z’yeux » : dans une sorte d’isoloir, un accordéoniste joue en tête à tête avec un auditeur pour livrer quelques « confessions intimes de sa boîte à frissons »,
  • une séance de Qi-Gong pour se relancer au lever du soleil
  • et enfin le final où tout le monde communie… pour ne pas être trop tristes de se quitter après 25h de fête. On me souffle qu’il vous faut réviser cette magnifique goguette composée par un admirateur des 24h de l’accordéon. 

 Le détail du programme heure par heure ?  Précipitez-vous sur le site de la Cave Poésie.

Lundi 16 octobre 2023

Voilà déjà les congés scolaires qui reviennent avec leur lot d’inconvénients. Et je ne parle même pas de ces enfants remis en liberté et livrés à eux-mêmes ou pire, à leurs grands parents. Je pense à certains lieux culturels qui s’alignent sur les rythmes scolaires. Pour ceux-là, la saison démarre début octobre pour finir fin mai, et elle est régulièrement entrecoupée par les vacances scolaires. Ils ont la belle vie, les artistes ! Félicitons donc les gens du Takticollectif qui organisent le festival « Origines Contrôlées » du 20 octobre au 4 novembre, pile au moment des congés scolaires.

L’aventure débute dans le quartier des Izards en 1982 avec l’association « Vitécri », qui donnera naissance au groupe Zebda et organisera de 1991 à 1994 le festival « Ca bouge au Nord ». Elle se poursuivra avec des productions musicales à succès telles que « Motivés » ou « 100% collègues ». Quand on y pense, il y avait quand même du beau linge dans Zebda, avec des gens comme Magyd Cherfi, Mouss et Hakim, Salah Amokrane, sans oublier Joël Saurin (celui de la Pause Musicale). L’association Tactikollectif verra le jour en 1997. Ils ont créé le premier festival « Origines contrôlées » en 2004. Le programme de cette 20° édition est un peu exceptionnel, avec entre autres :

  • 25 oct à 19h30 au centre culturel Ernest Renan, Wally avec « Ma distinction ». Wally change de registre et nous raconte son enfance, sa jeunesse, ses parents, ses amis. Que l’on ait grandi dans une cité ouvrière à Decazeville ou bien aux Izards, on a forcément plein de choses intéressantes à raconter.  
  • 27 oct 20h encore à Renan, le groupe La Rumeur avec ses invités qualifiés de « la crème du rap ». On se trouve dans le cas de figure des rappeurs préférés d’un rappeur peu connu.
  • 1° nov à Utopia Borderouge, docu « Raï is not dead » avec des gens comme Khaled la star ou Cheikha Rimitti icône disparue, écoutez son « C’est fini, j’en ai marre »
  • 4 nov au Metronum, Mouss et Hakim & Les Héritières. Le 4 novembre, Mouss & Hakim et Les Héritières vous proposent de remonter dans le temps à travers les « beur’s melodies » : les sons d’une génération qui a marché dans les années 80 et qui marche encore pour l’égalité et contre le racisme. Au programme : hommage à Cheikha Rimitti avec Les Héritières, mais aussi de Slimane Azem, Dahmane el Harrachi, Rachid Taha, Zebda, Renaud, Mano Negra, et bien d‘autres, par le duo Mouss et Hakim-Origines Contrôlées ! 
  • 21 déc aux Mazades, Guillaume Meurice, qu’on ne présente plus. J’ai essayé de ne pas être d’accord avec lui, dans le rôle du tonton réac. C’est difficile, il est trop fort.

Remercions également La Grainerie, cette fabrique des arts du cirque et de l’itinérance, qui organise son « Européenne des Cirques » du 15 au 22 octobre, avec la crème de la jeune création circasienne. On ne connait pratiquement personne dans la programmation, à moins d’être un enfant de la balle (que je ne confonds pas avec les amateurs de ballon ovale). Je me fie donc aux recommandations des excellents périodiques Intra Muros et Clutch pour vous signaler les spectacles suivants :

  • je 19 oct  20h aux Mazade, la compagnie belge ADM vzw avec « à deux mètres ». Le circasien virtuose Jesse Huygh atteint de mucoviscidose ne peut réaliser ses acrobaties au sol puis au mât chinois sans l’aide de sa partenaire qui lui apporte l’oxygène indispensable à chaque effort.  
  • sa 21 oct 17h à la Grainerie, la cie Bolbol avec l’irano-allemande Roxanna Küwen Arsalan dans « oma ou les privilèges de la patate ». Manifester la beauté qu’il y a à se compliquer la vie pour être entièrement soi-même. Perso, si j’étais moi-même, je serais quelqu’un d’autre.
  • sa 21 oct 18h30 à La Grainerie, Edouard Peurichard, seul en scène dans « Le repos du guerrier ». Un regard intime -non sans ironie- sur le parcours d’un artiste de cirque.
  • di 22 oct 17h à l’Escale Tournefeuille, la compagnie catalane Eeia propose « Nuye », pièce de cirque chorégraphique époustouflante pour 6 acrobates

Et encore dans la semaine, par ordre chronologique :

  • ce lundi 16 oct 21h à la Cave Po, Avishai / Avital. Des noms connus pour une si petite Cave Poésie.
  • ma 17 oct salle Nougaro, Souad Massi. Je l’avais vue à la Mounède il y a longtemps quand elle était davantage connue, elle m’avait plu.
  • du 18 au 20 oct au Sorano, « Le mystère du gant » par Roger Dupré / Léonard Berthet-Rivière, en ouverture de saison, il était temps.
  • du 18 au 21 oct à la Cave Po, Jeremy Rollando quartet, avec un certain Jean Luc Amestoy à l’accordéon.
  • ve 20 oct 19h à la Topina, Roda de Choro, un genre de boeuf brésilien.
  • ve 20 oct au Taquin, Johnny Makam mélodies véloces, rythmes tranchants comme des sabres, la musique de Johnny Makam suit le chemin des musiques traditionnelles de Bulgarie, de Macédoine et de Turquie. Avec un certain Kévin Balzan au tuba, celui là même qui réalise les affiches des 24h de l’accordéon.
  • sa 21 oct au Metronum, le groupe Sixun. Ce groupe a fait l’objet d’un grand entretien dans les deux numéros de novembre et décembre de Jazz Magazine. Le come back d’un groupe culte ! L’un des groupes phares de ces 40 dernières années ! Avec les historiques comme le batteur Paco Sery, ou le bassiste Michel Alibo, omniprésent à l’époque dans les musiques antillaises ou africaines.

Et dans les deux semaines suivantes :

  • me 25 oct au Taquin, Bert Begar [Albert Marcœur & Eric Thomas] + Nils Cheville & the dansant. Une soirée proposée par Un Archet dans le Yucca. Au programme Bert Begar une structure légère avec d’un côté, Albert Marcœur, conteur en gants de cuisine battant mesure et démesure sur une table; et de l’autre, Eric Thomas, guitariste électrique fredonneur jouant de son instrument préparé (pinces à linge, ressorts, sanza). Mais aussi Nils Cheville & the dansant, un rock « savant » qui allie de nombreuses ambiances sonores comme les musiques traditionnelles orientales ou sud-américaines, électroniques et improvisées
  • du 2 au 11 nov au Grand Rond, « Container » par le Bestiaire à Pampilles. De ceux là, on avait pu voir « Man on the spoon» (de et par Alexandre Bordier) et c’était bien

Et en guise d’amuse-gueule aux 24h de l’accordéon qui auront lieu du 28 au 29 octobre ;

  • je 19 oct à 18h30 à la médiathèque de Frouzins, « Ciao Giorgina », concert-conférence sur l’histoire de l’accordéon par Alexis Palazzotto.
  • je 26 oct à la Pause musicale de 12h30 salle du Sénéchal, Turbo Zarico, l’occasion peut être de faire la différence entre la musique acadienne, cajun et zydeco ?
  • du 25 au 27 oct + 1 au 4 nov, « Strampalati » Commedia circassienne sur un air d’Italie par le Circ Hulon avec un certain Florian Demonsant à l’accordéon mais pas que, sous chapiteau installé dans la cour de la cinémathèque.

La lettre prochaine du 23 octobre sera un numéro spécial 24 h de l’accordéon. Et la semaine suivante, il n’y aura pas rien pour cause de congé perso. Prochaine lettre le 6 novembre.

Lundi 9 octobre 2023

Qu’est ce qui fait qu’un exposition aux Abattoirs peut être qualifiée de prestigieuse ? Comme par exemple celle de Niki de Saint Phalle l’an passé ou bien celle de Giacometti aujourd’hui ? Il lui faut surtout un nom connu du grand public, même par ce public qui ne met jamais les pieds dans un musée. Il faut ensuite que l’artiste puisse être immédiatement identifié par sa marque de fabrique. Des nanas rondelettes pour Niki de Saint Phalle, des silhouettes filiformes pour Giacometti. Et il n’est pas besoin que la production de l’artiste soit connue au-delà  de une ou deux œuvres emblématiques.

L’exposition intitulée « Le temps de Giacometti (1946 – 1966) » est visible aux Abattoirs jusqu’au 21 janvier. Elle porte sur la période parisienne de l’artiste, qui va de l’après-guerre jusqu’à son décès en 1966. Cette exposition est moins immédiatement séduisante que celle de Niki de Saint Phalle, mais elle est peut-être plus profonde. Elle est en tout cas enrichie par des textes de gens comme Sartre, De Beauvoir, Bataille, Genet, Leyris… tous familiers de Giacometti. Dès l’entrée dans la nef, nous sommes mis en présence de « L’homme qui marche », son œuvre iconique.

Dans la première salle déjà, on se trouve confronté à ses sculptures caractéristiques, des corps triturés, écorchés, au plus près de l’organique. Sur le thème de l’existentialisme, celui de la condition humaine marquée par angoisse. La 2° salle est celles des « Femmes comme des déesses ». Et en effet, les statues ont la beauté intemporelle et primitive des statues préhistoriques. La femme remonte à la plus haute antiquité, disait Vialatte.

La 3° salle est celle de Giacometti photographié. On le voit en particulier dans les photos de Sabine Weiss qui le montrent dans son atelier en 1954. Un atelier un peu en bazar, mais on dit qu’un beau désordre est un effet de l’art. La 4° salle est celle de son exposition en 1951 dans la Galerie Maeght.

De l’autre côté de la nef, dans la 5° salle, on nous montre les peintures de Giacometti. Peut être moins connues que ses sculptures mais également intenses. Ces portraits dessinés sortent de la toile comme des apparitions surnaturelles, nimbées d’un halo de sainteté.

Jusqu’au 21 janvier également, les Abattoirs nous proposent avec « EROS (1959) » de nous replonger dans l’histoire de l’exposition Expo inteRnatiOnale du Surréalisme que Daniel Cordier avait organisée en 1959 dans sa galerie parisienne. L’expo d’origine était accompagnée d’effluves de parfums aux « notes sexuelles » et d’une diffusion de soupirs amoureux. Ne vous attendez quand même pas à y trouver un érotisme de haute intensité. Avec un peu de chance, vous en avez autant à la maison, peut être même avec le côté surréaliste par dessus le marché. Mais après Giacometti et tous ses corps filiformes qui n’ont plus qu’une peau déchiquetée sur les os, disons que ces représentations de fesses et de seins, d’attributs sexuels, parfois en activité si on regarde bien, ont quelque chose de réjouissant. Je vous joins quelques photos pour ceux qui n’en auraient jamais vu.

Jusqu’au 12 novembre, encore aux Abattoirs, vous pourrez voir les artistes exposés dans le cadre du festival « Nouveau Printemps » sous la direction artistique de matali crasset. Et en particulier trois artistes femmes :

  • Claudine Monchaussé et ses statues de céramiques monolithes, en écho à celles du musée Fenaille de Rodez,
  • Marinette Cueco, qui nous propose des tissages et des compositions à partir de fibres végétales,
  • Cornelia Hesse-Honegger, illustratrice scientifique pour le Musée d’histoire naturelle de Zürich, nous fascine avec ses aquarelles d’insectes et de bestioles.

Vous avez jusqu’au 12 novembre pour aller au musée Dupuy voir l’exposition temporaire « Haute Voltige », œuvres en plumes de Maxime Leroy. Directeur artistique de l’atelier de plumasserie du Moulin Rouge, sollicité par les plus fameuses maisons de la haute couture et du luxe, Maxime Leroy est notre « Guest Star 2023 », pour une exposition d’exception marquant la réouverture du musée après travaux. Vous n’êtes pas emballés par des trucs en plumes ? Vous avez peut-être tort. D’abord parce que l’entrée ne coûte que 3 € avec la carte Toulouse Culture. Et ensuite parce que ce n’est pas tous les jours que l’on peut avoir l’occasion d’approcher la magie de l’artisanat de la haute couture. Vous n’imaginez pas tout ce que l’on peut faire avec des plumes… Par exemple, un nid douillet, ou encore un pénétrable en duvet de dinde, doux comme le petit Jésus.

Et encore quelques rendez-vous dans la semaine :

  • 11 oct à 19h à la Topina, « Tu » par Eric Fraj & Serge Lopez Lo guitarrista Serge López e lo poèta-cantaire Eric Fraj se retròban a La Topina per una granda primièra: la lectura musicala dels 17 poèmas de l’occitanista Joan Loís Viguièr. Pas besoin de traduction.
  • 12 oct à 19h, toujours à la Topina, le duo OTXO. Elles ont enflammé Les 24h de l’accordéon en 2019 !
  • 13 oct à 19h dans l’Espace Diversité-Laïcité, rue d’Aubuisson, soirée conférence, chants, musique par Abdelkader Bendamache spécialiste du patrimoine musical algérien chaabi. Le chaabi, quézaco ? Vous connaissez peut être « Ya Rayah » de Dahmane El Harrachi ?
  • 13 oct au centre culturel Henri Desbals, « Bataille » de Pierre Rigal, un de nos grands chorégraphes toulousains.
  • 13 et 14 oct à la Cave Po, le spectacle « Requiem pour un paysan espagnol » de et avec Olivier Jeannelle. Ce texte de Ramon Sender plus ce comédien, ça promet.
  • 14 oct à 21h à la Cave Po, conférence « L’Histoire des Acadiennes et Acadiens de la Louisiane » par Zachary Richard lui-même, celui de « Travailler, c’est trop dur ».
  • 14 oct à 17h à la médiathèque Cabanis, un concert contrebasse voix avec Imbert Imbert.

Encore un mot sur cette carte Toulouse Culture, qui donne droit à des réductions un peu partout. Cette carte a expiré fin septembre. Allez vite la faire remplacer, avant de vous rendre compte à vos dépens que la vôtre n’est plus valable.

Lundi 2 octobre 2023

Depuis longtemps, je me couche de bonne heure. Les amateurs de jazz sont plutôt des couche-tard, en général. De ceux qui après 22h cherchent encore quelque chose pour finir la soirée. Le festival Jazz sur son 31 aura lieu du 4 au 15 octobre. Qu’y a-t-il là-dedans pour les couche-tôt ?

  • Les concerts du Pavillon République, ce chapiteau installé dans la cour du Conseil Départemental. Ils ont lieu à 18h30, ils ne coûtent que 5€ et la programmation est d’une bonne tenue.
  • Le concert de Rhoda Scott en clôture du festival le dimanche 15 oct à 17h à la Halle aux Grains, 5€ également. L’organiste légendaire s’entoure pour l’occasion de l’ aristocratie du jazz féminin français : Sophie Alour, saxophone ténor / Lisa Cat-Berro, saxophone alto / Jeanne Michard, saxophone baryton / Géraldine Laurent, saxophone alto / Airelle Besson, trompette / Julie Saury, batterie/ Ananda Brandao, batterie
  • Le dimanche 8 oct à 19h au Grand Rond, gratuit, avec le groupe Mortelle Randonnée. Avec Sébastien Cirotteau et Benjamin Glibert (du regretté « Sweetest Choice »), Andy Lévêque et Glem Thomas. On a pu les voir ce printemps au Taquin dans un hommage à Carla Bley (qui n’est pas morte) en présence de sa fille Karen.
  • Le 10 octobre à 20h30 au théâtre du Pavé, The Gard Nilssen Acoustic Unity : projet du batteur norvégien Gard Nilsen, accompagné de deux comparses scandinaves au saxophone et à la contrebasse. Ensemble, ils forment un power trio où cette notion de puissance décrit très clairement leurs intentions musicales. L’interaction entre les musiciens, le sens de la pulsation et le talent pour l’écriture de thèmes et de mélodies font de l’Acoustic Unity l’un des groupes les plus excitants de la scène européenne. Ce concert est proposé par Un Pavé dans le Jazz de l’excellent Jean Pierre Layrac, on peut lui faire confiance.

Vous trouverez des informations plus complètes ici dans l’article de Christian Authier. Et après lisez Jazz Magazine d’octobre pour en savoir plus sur les artistes programmés, comme Lionel et Stéphane Belmondo, Billy Valentine, Sylvain Rifflet, Léon Phal

Le jazz, ça va bien avec les polars. Les polars, il peut arriver qu’on passe une nuit blanche à les finir. Je n’en lis plus depuis longtemps. Le festival Toulouse Polars du Sud aura lieu du 6, 7 et 8 octobre. Le festival met cette année à l’honneur l’Italie et ses écrivains. Une cinquantaine d’auteurs invités, plus ou moins célèbres, dont une vingtaine étrangers.

J’en profite pour donner un coup de chapeau aux bénévoles qui ont beaucoup travaillé, parfois aux dépens de ma vie domestique. Et trois références pour aller plus loin :

  • Le blog Actu du Noir de Jean Marc Laherrère
  • L’interview du président Jean Paul Vormus par Christian Authier. Ce même Vormus sera interviewé sur radio FMR ce mercredi 4 à 17h30.
  • Le dossier Polar du magazine Clutch dans lequel sont mis en avant les auteurs toulousains Christophe Guillaumot, Céline Denjean, Pascal Dessaint, Benoit Séverac et Bernard Minier

Encore 4 festivals notables dans la période qui vient :

Le festival Toulouse les Orgues aura lieu du 4 au 15 oct. Les orgues, c’est sympa, mais il faut entrer dans les églises, ce que je ne fais que rarement. En dehors des églises, c’est au théâtre Garonne que vous pourrez entendre le 12 oct le groupe Tubi Nebulosi (Tubes nébuleux), réunion de l’organiste Giulio Tosti avec le trio de saxophones No Noise No Reduction. Ce trio, avec le Grand Silence, dont je vous ai déjà parlé, sera partie prenante des randonnées Court Circuit accompagnées de fanfares jazz, organisées par le collectif Freddy Morezon les 10 oct 17h30 et 17 oct 17h30 M° Mirail Université, .

Le festival Women Metronum Academy Festival aura lieu du 4 au 7 octobre. La Women Metronum Academy est un dispositif de mentorat destiné aux femmes dans toute leur pluralité, portant un projet en solo dans le champ des musiques actuelles. 4 jours de festivités mêlant concerts, dj-sets, rencontres, ciné-club, fresque dans le patio, fripe éphémère, sérigraphie, foodtrucks et paillettes… sous le signe de la bienveillance, de l’inclusion et de la sororité ! Une belle affiche alléchante, avec des artistes comme Sandra Nkaké, Laura Cahen, Marion Rampal, Aloïse Sauvage, Melissa Laveaux, La Chica… Ca se passe donc au Metronum, une très belle salle, dans laquelle il n’y a que très peu de places assises. Il faudra donc aller s’accouder au bar si on veut pouvoir s’y reposer un peu.

Le festival Pink Paradise aura lieu du 3 au 14 oct. Hybride, coloré et hédoniste, le Pink Paradize revient dans la ville rose du 3 au 14 octobre 2023. Un festival autoproduit car tout éléphant préfère sa liberté à une cage dorée ! Avec des gens comme JJ Johanson, Giedré, et le Mecanik Paradise en collaboration avec la Halle de la Machine et François Delarozière. Et « La Guerre des Boutons », un véritable bal par le groupe Pulcinella pour la clôture du festival à la Halle de la Machine le dimanche 8 octobre à 17h30. Un festival qui invite Giédré ne peut pas être mauvais. Et avec un bal en matinée, pour une fois.

Et enfin le festival Cinespaña du 6 au 15 oct. Dans un programme très riche de films qui me sont pour la plupart inconnus, j’ai relevé « They shot the piano player », un film d’animation de Fernado Trueba et Xavier Mariscal, déjà auteurs du très beau « Chico et Rita ». Xavier Mariscal, c’est ce graphiste catalan auteur de cette affiche « Carnaval » que certains de mes proches pourront reconnaître.

Dans le cadre de ce festival, vous pourrez aller voir les 13 et 14 oct à la Cave Poésie, le spectacle « Requiem pour un paysan espagnol » de et avec Olivier Jeannelle : 1936. Un vieux prêtre s’apprête à célébrer une messe de requiem pour un jeune homme du village : un jeune républicain qu’il a vu naître et grandir, et qui a été exécuté par les phalangistes, à cause de lui… et malgré lui !

Et aussi aller dans la galerie des Ombres Blanches jusqu’au 28 oct voir l’exposition de photos de « L’Espagne des Dieuzaide ». Des photos qui sont parfois des clichés d’une Espagne avec flamenco et sévillanes, avec semaine sainte, avec arènes et toros. Mais aussi avec des petites gens des rues et des campagnes.

Et dans les restes de l’actualité de cette semaine :

  • 2 oct à 17h30 dans les Ombres Blanches, Yves Le Pestipon nous parlera de Ronsard : je vous proposerai de lire un des poèmes le plus « écologiques » de la littérature française « L’élégie contre les Bûcherons de la forêt de Gastine », poème de Ronsard fort étudié autrefois, et curieusement un peu oublié aujourd’hui. On devrait pourtant sans  cesse le lire, le relire, l’apprendre, et le méditer.  
  • 3 oct à 19h30 dans la Cave Poésie, Benoît Séverac (lecture) & Jean-Paul Raffit (guitare) proposent une lecture concert de la nouvelle « Ondes algériennes » publiée dans la revue Gibraltar. Vous n’échapperez pas à Benoit Séverac cette semaine.
  • 4 oct à 18 h Ombres Blanches, rencontre avec Andreï Kourkov, le grand écrivain ukrainien.
  • Du 5 au 7 oct dans la Cave Poésie, « Médéa Mountains », une lecture-concert de et parAlima Hamel accompagnée de Marie Olaya à la guitare électrique. Parallèlement à la mise en scène de la Cie 111 par Aurélien Bory et Charlotte Farcet, créée au Sorano en 2019, Alima Hamel reprend son texte à la Cave Po’ pour une lecture concert intimiste inédite. Médéa Mountains, c’est la narration d’un drame familial qui se déroule à Nantes, où Alima Hamel est née, et à Médéa, la ville de ses étés, où sa mère fera le choix d’abandonner, une à une, ses cinq filles. Un récit, un chant, qui convoquent les montagnes de Médéa pour y déceler la trace de cette mémoire et évoquer en filigrane le mythe de la mère meurtrière et la décennie noire algérienne.
  • 5 et 6 oct au Bijou, la chanteuse Melissmell. Dans la lignée d’une Colette Magny, avec la voix puissante et tragique d’une écorchée vive. Pour bien plomber l’ambiance, écoutez sa « Berezina », sa « Crapule » et son « Je me souviens »
  • 5 au 7 oct au Grand Rond, Nicole Ferroni. Mais c’est complet
  • 7oct présentation de la saison du théâtre du Pavé
  • Samedi 7 oct, de 14h à 23h dans les rues de Toulouse Le Jour de la Danse #7. Toulouse qui prend des allures de décor, des cours et des jardins devenus salles de spectacle à ciel ouvert et les passant·e·s qui se transforment en spectateur·rice·s : aucun doute, Le Jour de la Danse est là. Cette 7e édition se fera en compagnie des baigneurs tout en rondeurs de Clédat & Petitpierre. De la musique naîtra la danse hypnotique et entêtante de Filipe Lourenço. Le duo de Marco da Silva Ferreira se battra et s’ébattra entre danses urbaines et académiques. Pour finir, ce sera à vous de danser avec les choré-guides de La Piste à Dansoire !

C’est bien beau de nous faire danser, mais à 23h, il y a longtemps que je serai couché.